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Ouest France: Noémie Briand a ébloui le Carrousel du Louvre

Joaillière de luxe d’origine lavalloise, Noémie Briand a remporté le concours de la chambre des métiers artisanaux de Paris. Ses ouvrages étaient exposés au Carrousel du Louvre.
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« C’est un lieu magique, parfaitement destiné à l’artisanat. » Grande gagnante du concours de la chambre des métiers de Paris, la Lavalloise Noémie Briand, joaillière de luxe, a exposé durant cinq jours ses créations au Carrousel du Louvre. Mais avant de remporter ce prix, la jeune femme est passée par plusieurs métiers. « Je n’étais pas destinée à la joaillerie, cette passion et cette vocation sont arrivées tardivement », confie-t-elle. Amatrice de croquis depuis sa jeunesse, elle débute des études en arts plastiques à Rennes mais n’y reste qu’une année, se tournant ensuite vers une licence d’histoire-géographie à Brest, afin de devenir professeur. « En deuxième année, les grèves étudiantes battaient leur plein, raconte Noémie Briand. Mon domaine d’études ne me plaisait pas particulièrement, alors je suis allée au centre d’orientation. Et le métier de joaillier m’a paru évident. »

Dès lors, un bijoutier brestois accepte qu’elle observe son travail plusieurs semaines durant. La profession lui plaît immédiatement. La jeune femme décide de partir en Belgique suivre une formation en joaillerie, tout en terminant sa licence par correspondance. « J’avais deux heures de cours par semaine et je passais le plus clair de mon temps dans l’atelier de mes patrons, continue-t-elle. Petites réparations, manipulation de pierres… Rapidement, ils m’ont permis de fabriquer des bijoux. C’était vraiment plaisant. »

Des pièces uniques et éthiques

Le premier pas de la création s’axe sur le dessin. « Fusain, pastels secs et crayons sont mes outils favoris pour inventer des ouvrages », confie la jeune joaillière. Dans son petit atelier de 11 m2, situé dans le IXe arrondissement de Paris, capitale de la joaillerie, elle fabrique à la demande du client. « Nous échangeons beaucoup sur les pierres, les diamants et les matériaux utilisés mais aussi sur la forme du bijou », explique l’artisan. Pour elle, ce lien est primordial. « Je suis une petite boutique, pas une chaîne de bijouterie, précise-t-elle. Mon éthique m’incite à créer des pièces uniques, en lien avec les désirs de l’acquéreur. »

Autre critère éthique que la jeune femme aimerait mettre en place, celui de l’or, secteur polluant. « Évidemment, le mercure polluera toujours, confesse-t-elle. Mais l’extraction éthique de l’or permet au salarié d’avoir des conditions de travail convenables. » Pour l’instant, Noémie Briand ne se précipite pas dans cette voie, n’étant pas certaine d’avoir « les épaules assez solides », pour se permettre le coût, nettement plus élevé, de l’or éthique.

Son credo ? La liberté créative

En plus de commandes de bijoux reçues, Noémie Briand constitue une collection personnelle. Aujourd’hui, vingt créations sont à vendre, à partir de 500 €. « C’est du luxe, du rêve… Et un travail minutieux », commente la jeune femme. Pour ce faire, elle cherche elle-même les matériaux (or jaune, blanc ou rose, platine), les pierres et les diamants. « Cela a un certain coût et il faut, par la suite, faire très attention aux gemmes fragiles, comme l’émeraude, l’opale ou encore la tanzanite. » L’objectif est de montrer ses possibilités artistiques. Pour vendre les créations issues de son imagination, elle a exposé en 2013, dans le quartier du Marais à Paris. « Il y a de véritables enjeux », conclut-elle.

Son oeuvre ne passe pas inaperçue. Après le concours des Créatrices d’avenir à Paris, l’Onisep a contacté la joaillière. « L’organisme va tourner un film sur mon activité afin de la faire découvrir aux collégiens et lycéens ». Début du tournage le 16 février, dans son atelier.

Claire Seznec

Article avec photos: http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/noemie-briand-ebloui-le-carrousel-du-louvre-3164392