La créatrice

Douceur, bienveillance, écoute caractérisent Noémie Briand. Son approche du métier se qualifie pourtant par une certaine force : forger, travailler le métal, polir… Le métal, elle le lamine, l’étire, le soude.

Le geste et la liberté

Comme l’ouvrier qui, chaque jour, remet son travail sur l’établi, Noémie Briand a souhaité apprendre son métier par la pratique. Curieuse, elle se forme à Bruxelles dans l’ancienne bijouterie royale tout en suivant des cours d’histoire-géographie à l’université de Rennes, une Licence de Lettres à L’université Libre de Bruxelles puis en obtenant son master de Français Langue Etrangère à Paris.

Ce parcours atypique lui a donné une certaine liberté, celle de se construire une main en dehors de l’univers très codifié de la haute joaillerie. Celle d’associer histoire et créativité. Celle de créer un univers mêlant tradition joaillière et revendication des lignes asymétriques, de l’imperfection du travail de la main. Les mélomanes aiment tout autant les albums parfaitement exécutés que les live en perpétuelle expérimentation. La joaillerie de Noémie Briand navigue entre ces 2 réalités.

La maîtrise est le préalable au lâcher prise. J’envisage la joaillerie comme un art en mouvement. La technique est au service de ma créativité et inversement.

Transmission

Cette valeur cardinale du travail de Noémie Briand s’incarne dans son parcours ponctué de rencontres avec des artisans et dans les bijoux qu’elle crée. Noémie Briand réalise des pièces de joaillerie avec pour souhait la transmission des bijoux de génération en génération, la transmission des savoirs et savoir-faire, de techniques anciennes, la transmission d’une esthétique.

Ses bijoux sont le reflet d’une recherche patrimoniale, de l’histoire de ceux qui les portent, de l’origine des pierres. Son regard est celui multifacettes de l’artiste et de l’historienne.

Cette valeur de transmission se retrouve dans la démarche compagnonnique qu’elle a  entreprise. Humilité, travail, respect du geste, soutien des ouvriers, transmission des savoirs ancestraux font que les Compagnons l’ont toujours fascinée. Maintenant que les femmes bijoutières peuvent intégrer le Compagnonnage, Noémie Briand poursuit son exploration du métier auprès de cette école de l’excellence.

Harmonie des oxymores

Noémie a l’exigence de l’artisan. Elle aime la complexité; ce qui lui résiste. Nul hasard dans son apprentissage du violon et de la dentelle au fuseau mais cette recherche de délicatesse, de la perfection du geste.

Elle en a aussi la discrétion. Et cela se reflète dans ses bijoux qui allient élégance, raffinement, épure.

Ne rien attendre que l’inattendu, ne rien prévoir que l’imprévisible - Christian Bobin

Surprise du geste et illusion d’optique

Ce qui la comble ? Être surprise par un geste, par une courbe, par sa main animée d’une volonté propre, sa main comme prolongement de son esprit. Le beau n’est pas la perfection. L’expérimentation fait partie de la démarche de Noémie Briand qui joue avec la matière. 

A Noirmoutier, la mer recouvre la route et tout est normal

Les illusions d’optique, le jeu d’ombre et de lumière sont au cœur de son travail joaillier.